Lorsqu’on s’apprête à partir en voyage à la voile, il est primordial de se renseigner sur les saisons et les phénomènes météorologiques dans la zone de navigation convoitée. Ceci, avant même de choisir sa destination de croisière ou son itinéraire de voyage, voire de sélectionner son voilier !

 

Bonnes raisons de se préoccuper de la météo et des saisons, routes populaires pour profiter de conditions agréables, formation météo et nécessité, parfois, de revoir son programme de navigation… Dans cet article, Outremer fait le point sur le sujet.

 

De l’intérêt d’étudier la situation météo au préalable

 

Préparer sa croisière en catamaran doit inévitablement se faire en tenant compte des saisons et des tendances météorologiques. Vous planifierez votre aventure, géographiquement et dans le temps, pour éviter, autant que possible, les principales sources de désagréments liées à la météo. Oubliez les zones qui, à certaines périodes de l’année, sont fréquentées par les cyclones, les secteurs où les mers peuvent être trop formées ou trop agitées, les passages où les courants sont trop importants, les endroits où le vent est inexistant…

 

Si vous prévoyez un grand voyage tel qu’un tour du monde à la voile, il ne sera probablement pas possible d’éviter toutes les situations compliquées. En revanche, en étant bien préparé et en anticipant, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour profiter pleinement de vos navigations, et évoluer sur l’eau en toute sécurité.

 

Pour fréquenter certains lieux d’escale, aussi, il vous faudra peut-être qu’un certain nombre de conditions soient réunies. Selon l’itinéraire de croisière prévu, vous aurez peut-être besoin, pour un passage en particulier, d’arriver à l’étale, à marée montante ou descendante. Parfois, une zone de mouillage peut n’être accessible qu’en période de grandes marées, ou par un secteur de vent particulier. Identifiez dès maintenant la présence, ou non, de lieux d’escale de ce type dans votre programmation : prévoir les conditions d’accès vous permettra de ne pas rater, si elle se présente, l’opportunité de visiter ces destinations.

Découvrir le monde à la voile en suivant les saisons

 

La plupart des navigateurs suivent les mêmes « grandes routes » à travers le monde, souvent aux mêmes moments. Ainsi, ils espèrent profiter de navigations sereines, la météo aidant. C’est le cas, par exemple, des équipages qui optent pour une navigation sur la route des Alizés, pour naviguer au portant :

 

Leur voyage commence généralement pendant le dernier trimestre de l’année. Partant de France ou d’Europe, ils rejoignent l’océan Atlantique : ils effectuent une première traversée vers les Canaries, puis une deuxième vers la mer des Caraïbes – idéalement avant la fin du mois de janvier. Les navigateurs traversent le canal de Panama en direction de l’océan Pacifique aux mois de mai et juin, puis mettent cap sur la Polynésie française. Après quelques mois sur le territoire, ils continuent leur voyage vers l’Ouest : ils partent idéalement avant la fin du mois d’avril pour la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie.

 

Vient alors le temps de rejoindre l’Indonésie, puis l’océan Indien, où naviguer durant l’été et l’automne. La fin de la circumnavigation prévoit un passage à Cape Town, en Afrique du Sud, idéalement en fin d’année. Les navigateurs effectuent alors une traversée de l’Atlantique sud d’Ouest en Est en janvier ou février, puis une transatlantique-retour, souvent en passant par les Açores, entre les mois de mars et juin.

 

Les équipages qui partent d’Europe vers l’Amérique du Sud font, eux, route vers le Brésil entre novembre et janvier, puis franchissent le cap Horn pendant les deux premiers mois de l’année.

Eviter les dépressions tropicales, les tempêtes tropicales et les cyclones

 

En fonction de la navigation projetée, vous vous intéresserez aux différentes saisons cycloniques à travers le monde. Selon votre souhait de visiter des destinations dans l’hémisphère nord ou dans l’hémisphère sud, vous ne prendrez pas les mêmes précautions : la période cyclonique aux Antilles concerne les mois de juin, juillet, août, septembre et octobre, quand, dans l’hémisphère sud, elle s’étale de début novembre à fin avril. Si vous souhaitez naviguer à la Réunion, à Mayotte ou dans le Pacifique sud – en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna ou en Polynésie française, par exemple – il vaut mieux privilégier la période de mai à octobre.

 

Bien sûr, il ne s’agit là que d’indications : un événement météorologique important pouvant se développer en tout temps, il convient de rester en permanence informé des prévisions météo.

 

L’entretien de son catamaran et des équipements différents selon les régions

 

Si vous prévoyez une grande croisière dans une région spécifique du monde, pensez aussi à l’entretien de votre catamaran. Celui-ci ne sera pas le même si vous envisagez de naviguer en zone tempérée, en zone tropicale ou dans les régions polaires. Pour les équipiers du catamaran, aussi, la zone de navigation définira l’équipement nécessaire à embarquer.

 

Même si la période de navigation choisie et votre future destination semblent vous tenir à l’abri d’une mauvaise météo, ne faites pas l’impasse sur de l’équipement adapté à de mauvaises conditions : en navigation, les événements peuvent changer rapidement !

 

Lire aussi : Naviguer en sécurité – Nikki Henderson

La formation météo, un incontournable pour la croisière en catamaran

En croisière en catamaran, que l’on parte pour plus ou moins longtemps, que l’on fasse du cabotage près des côtes ou que l’on navigue en plein milieu de l’océan, il est toujours incontournable de s’informer des prévisions météo. La consultation de plusieurs sources fiables doit permettre au chef de bord de prendre des décisions éclairées, à la fois pour la sécurité de l’équipage et du navire.

 

Avant de partir en grand voyage à la voile, nous vous recommandons fortement de suivre une formation à la météo marine : avec la connaissance des phénomènes météorologiques susceptibles de se présenter dans les différentes parties du globe et une parfaite compréhension des données que vous recevrez, vous aurez toutes les clés en main pour faire les bons choix et naviguer sans être stressé.

Programme de navigation et météo : toujours, la nécessité de s’adapter

 

Enfin, lorsqu’on navigue à la voile, il faut toujours garder en tête que les changements météorologiques peuvent être soudains, et importants.

 

En croisière en catamaran, il est important de rester flexible : au moment de prévoir votre itinéraire de croisière, pensez chaque fois à des routes alternatives ou à une programmation différente pour pouvoir, en cas de besoin, vous adapter aux événements.

 

Même s’il peut être décevant de devoir raccourcir la durée d’une escale ou de devoir renoncer à une étape programmée, la sécurité de l’équipage doit être la priorité en toutes circonstances.